HISTOIRE DE ROSA

Publié le par Diégo et Calli

 

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Rosa est une petite galga d'environ 2 ans, noiraude et fluette. Elle est arrivée  en accueil chez nous le 22 novembre 2009 par l'association l'Appel des Lévriers. Elle était en France depuis même pas 3 mois et avait déjà "usé les nerfs" de 4  familles qui n'avaient pas pu la garder . Elle souffrait de graves problèmes psychologiques se traduisant  par un hyper-attachement la conduisant à tout détruire dans la maison dès qu'elle était seule (je veux dire sans présence humaine car la présence d'autres chiens ne lui était d'aucune aide) .  Elle était à la fois excessivement débordante d'amour (au point de griffer douloureusement dans sa frénésie de câlins et de se voir obligatoirement repoussée), mais aussi agressive par peur et mordant  à l'occasion les chiens ou les humains si elle se sentait menacée.

Elle avait déjà mordu des enfants (pas gravement, mais le geste inadmissible était là) et on sait bien que les chiens mordeurs n'ont pas beaucoup d'avenir...

 

 

 

 

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Bref, l'asso nous fit comprendre que nous étions sa dernière chance...

Les premiers jours se passèrent  assez bien, excepté des manifestations exagérées de tendresse qu'il fallait gentiment canaliser et une dominance manifeste vis-à-vis des autres chiens de la maison qui lui fit mordre notre pauvre whiwhi Chloé lorsque cette dernière voulut partager son canapé. Notre maîtresse bien sûr ne laissait rien passer de ces comportements inadéquats, mais sans oser se montrer trop autoritaire... La pauvre chérie avait tellement souffert, tout son petit corps était couvert de cicatrices, comment ne pas se montrer conciliante...

 

 

 

 

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Calli et même Tigresa (pourtant pointilleuse sur la hiérarchie)  semblaient disposées à faire preuve de mansuétude à l'égard de cette galga manifestement en souffrance : en plus de son mal-être émotionnel, une hypothyroïdie avait été diagnostiquée et elle était  très maigre....

Les choses se gâtèrent quand notre maîtresse s'absenta pendant environ 3 heures. Au retour, elle eut un choc : il semblait avoir neigé dans le salon, coussins éventrés répandant leur mousse, magazines en confettis et, outrage suprême, orchidées les racines à l'air... Le mal étant fait, il ne servait à rien de punir et, les chiens dehors, elle n'avait plus qu'à nettoyer... Mais malheureusement, le processus infernal recommença à chacune de ses absences et la patience de notre maîtresse fondait à vue d'oeil, d'autant plus que le mal empirait : maintenant Rosa sévissait  pendant la petite demi-heure où elle allait soigner les chevaux. .. Notre maîtresse, au bord de la crise de nerfs, contacta l'Appel des Lévriers pour leur demander de reprendre la chienne, mais nous étions sa dernière chance... Elle n'eut pas le courage de s'en laver les mains... Elle essaya la cuisine où les dégâts causés seraient moindres, les mastins ayant déjà "goûté" tous les meubles , mais Rosa fit preuve d'inventivité et se servant d'un meuble pour grimper sur un autre, elle finit par atteindre la réserve d'essuie-tout sur le haut du réfrigérateur-congélateur et je peux vous dire qu'il y en a des flocons blancs dans six rouleaux !!! Les bébés mastins de 8 mois étaient absolument enchantés de cette nouvelle copine qui venait mettre un peu de piment dans leur existence...

Pour notre maîtresse, c'était l'anéantissement et la crise de larmes irrépressible... Mais que faire ? Rejeter Rosa, c'était la condamner à la piqûre létale ou pire (oui, pire que la mort) finir ses jours derrière les barreaux d'une cage...

 

 

 

 

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Tout n'était pas noir, il y avait malgré tout de bons moments, comme les jeux dans la neige, où Rosa se montrait gaie et heureuse, confiante et espiègle... Mais dès que notre maîtresse s'absentait, elle était reprise par ses vieux démons et saccageait tout ce qu'elle avait à portée de crocs... Un échelon fut encore gravi le soir où, refusant de sortir pour le dernier pipi, elle se retourna contre notre maîtresse et la mordit au bras. Morsure sans gravité, (on était en hiver, elle portait un gros pull), mais comportement intolérable... La frapper n'aurait servi qu'à donner raison à ses peurs ancrées en elle depuis ses années de martyre en Espagne... Il fallait ruser pour la faire obéir sans aller à l'affrontement...

 

 

 

 

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Les semaines passèrent... Notre maîtresse, stoïque, vivait un calvaire dont elle parla un jour à Marie, la présidente de Galgos Espoir. Celle-ci lui proposa de se renseigner pour trouver une comportementaliste dans la région bordelaise. En quelques jours ce fut chose faite. L'Appel des Lévriers accepta de  prendre les frais à sa charge et  nous eûmes la visite d'une dame charmante qui vint prendre le thé à la maison pour observer discrêtement le comportement de Rosa.

Elle dit que notre maîtresse n'avait pas fait de choses inappropriées mais ne s'était pas montrée assez autoritaire. Il fallait une grande cage où Rosa prendrait dorénavant ses repas, mais où elle serait aussi envoyée systématiquement dès le premier dérapage. Pas de coups, bien sûr, pas de cris, de la fermeté, de la distance, de l'autorité à chaque instant...

Après 2 mois d'enfer, il ne fallut qu'une semaine de ce régime pour que Rosa passe de démon à ange avec une facilité déconcertante..

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Ce que je vous dis là vous semble tenir du miracle ? Notre maîtresse ne fut pas loin de penser de même... C'était trop merveilleux...  Et pourtant ce n'est que la stricte vérité... Il ne fallut qu'une semaine à Rosa pour dire adieux à ses vieux démons. Elle avait besoin de trouver SA place, nous dit la comportementaliste. Pour ne plus " se poser de questions angoissantes", elle avait besoin d'un maître autoritaire et tendre qui lui trace le chemin dans lequel elle n'aurait plus qu'à poser ses pattes, l'esprit serein... Par contre la comportementaliste nous prévint que, si elle changeait de famille, tout serait à refaire et il était loin d'être certain que cette fois cela "marche" aussi bien...

 

 

 

 

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Pas utile, je pense, que je vous fasse un dessin...  Vous commencez à connaître le Val de Laurenciane... La décision fut vite prise, Rosa avait trouvé sa maison, elle n'en partirait plus, et les formulaires d''adoption furent rapidement signés.

Depuis ce moment, plus jamais elle ne fit la moindre bêtise, ni ne mordit. C'est une petite galga quasi parfaite, peut-être encore un peu trop exhubérante lorsqu'elle est contente, mais les années se chargeront de la calmer!

Elle a vu arriver Efren, autre "cas difficile" dans un autre genre et l'a bien épaulé pour lui faciliter son intégration.

Elle a accueilli Givre qui est devenue une super partenaire de jeux...

 

 

 

 

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Plus récemment, c'est Tatu (encore un "cas") qui est venu rejoindre la tribu, en accueil. Rosa aime beaucoup jouer avec lui. Elle est devenue gaie, câline et obéissante, et jamais nous n'avons regretté de lui avoir ouvert notre maison ... et notre coeur.

 

 

 

 

 

 

 

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D
<br /> Quelle vie a-t-elle pu bien avoir ? Quelles souffrances a-t-elle endurées ? Nous ne le saurons jamais ... l'accueil de ces pauvres martyrs ne relève pas seulement de compassion et grandeur d'âme<br /> mais aussi de la compréhension et surtout de savoir saisir leurs esprits perturbés par tant de malheur et leur montrer le chemin du bonheur et de la sérénité. Un "art appliqué" au Val de<br /> Laurenciane sur chaque membre de la petite meute et le résultat est magnifique : bravo !<br /> <br /> <br />
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