TIGRESA ET DIEGO CHEZ LE VETO

Ah ! ça je m'y ferai jamais !!! On me met dans la boîte de transport que l'on referme d'un geste vif au cas où me prendrait la velléité de m'évader et on me conduit comme un paquet jusqu'à la voiture. Le balancement de la démarche de la maîtresse (dans ces circonstances, je ne l'appelle plus maman, na ! ) me donne le mal  de mer (pour vous dire la vérité, j''ai jamais mis une patte sur un bateau, mais j'imagine très bien ! ) ...  On dépose la boîte sur le plancher devant le siège passager, et pendant ce temps Tigresa se prélasse sur le siège arrière, regarde le paysage et met même son nez  dehors par la vitre ouverte ... C'est pas juste !!! Et on s'étonne que je sois de mauvais poil quand j'arrive chez le véto ! Je trouve quant à moi très louable que je ne morde personne quand on m'extirpe de ma prison ...  

 Dans la salle d'attente, Tigresa fait la belle, remue la queue, dit bonjour à droite, fait un sourire à gauche, pas de jaloux ! Mais moi, quand on s'approche pour voir "le p'tit bout d'chou" je grogne et je montre les dents ... Marre que tout le monde veuille me tripoter ! J'aime pas ça ! Si j'étais un rott est-ce que les inconnus auraient envie de venir me faire des câlins ? Eh bien! moi je suis un rott dans ma tête ! Et pas touche ! Voilà ! C'est comme ça !!!

Quand ce fut notre tour, Tigresa perdit un peu de sa superbe et arrivée dans le cabinet médical, elle s'assit dans un coin en essayant de se faire oublier ...

Pendant ce temps, notre maîtresse et la véto parlaient de choses et d'autres, riaient et plaisantaient, alors que nous étions à la torture ...  Ah ! l'égoïsme des bipèdes ... "Non, Diégo ! Je  ne peux pas te laisser dire ça ! se récrie notre maîtresse. Quand vous êtes vraiment malades, tu sais bien à quel point je suis angoissée ! Mais aujourd'hui, ce n'est rien de grave, Tigresa c'est pour ses vaccins et toi pour des problèmes dermatologiques ... Alors arrête de te plaindre !"

Je dus en convenir, j'avais un peu forcé le trait ! Je me mis à bouder et me tins coi...

Tigresa, un peu rassérénée, finit par s'approcher de la table où trône le bocal de friandises en forme de nonos ... Tous les mêmes ces galgos !

Moi, on m'apprivoise pas comme ça ! Trop facile ! Il est méfiant le Diégo ... il reste sur son quant-à-soi ! Vous m'aurez pas avec des friandises !

Mais on ne me demanda pas mon avis et on me posa sur la table d'examen, on écarta mes poils pour montrer mes lésions de grattage et léchage, on fit un prélèvement des dites lésions et un frottis sur la peau de mon ventre à la recherche de levures. Stoïque mais n'en pensant pas moins, je me laissai faire, pour que la maîtresse ne me reproche pas de lui faire honte en mordant la véto ou son assistante.

Je reconnais que ce ne fut en rien douloureux, juste fâcheux d'être ainsi manipulé sans égard pour ma dignité ... Ouf ! Voilà qu'on me fiche enfin la paix, on regarde les plaquettes sous le microscope, il n'y a pratiquement pas de levures mais les lésions présentent des bactéries qu'il va falloir traiter par antibiotiques pendant 10 jours et des bains avec un nouveau shampooing 3 fois par semaine pendant au moins un mois ... Et une visite de contrôle dans une dizaine de jours ! On n'est pas sortis de l'auberge !!! Enfin, à chaque jour suffit sa peine, comme on dit ... C'est fini pour aujourd'hui !

Dans ces circonstances, je suis presque content, ou à tout le moins soulagé, de rejoindre ma boîte de transport.... Je voudrais disparaitre dans un trou comme une petite souris, j'essaie à défaut de me cacher sous le coussin de sol de ma cage...

Et le supplice n'est pas terminé ... En arrivant à la maison, alors que Tigresa et les autres galgos s'amusent au jardin, moi j'expérimente le nouveau shampooing... C'est pas juste, vous dis-je !!!